Crédit photo : Fritzchens Fritz / Better Images of AI / GPU shot etched 5 / CC-BY 4.0 Face à la prépondérance de la langue anglaise dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et dans le développement des technologies numériques, la Chaire de recherche du Québec sur l’intelligence artificielle et le numérique francophones (IANF) propose d’explorer les spécificités et enjeux culturels de l’innovation sociotechnique, notamment au Québec.

Créée au printemps 2024, la Chaire est dirigée par ses cotitulaires, Jonathan Roberge (INRS) et Destiny Tchéhouali (UQAM), en collaboration avec un large réseau composé de sept co-chercheur·ses, d’une quarantaine de collaborateur·trices et d’une vingtaine de partenaires issus des milieux culturel et académique. Les maillages avec des acteurs du Québec et de l’international lui permettront de coconstruire et de mobiliser des connaissances à forte valeur ajoutée pour le Québec, renforcant ainsi sa capacité à se projeter dans un avenir en français.

Elle est supportée par le Fonds de recherche du Québec sur une période initiale de 5 ans.
À propos Flèche
Fritzchens Fritz / Better Images of AI / GPU shot etched 5 / CC-BY 4.0

Mission

Développer les connaissances sur l’écosystème technoscientifique de l’IA au Québec (axe 1), les enjeux socioculturels de l’IA sur le plan de la production, de la distribution et de la consommation de contenus francophones (axe 2), ainsi que sur la gouvernance, la réglementation et le devenir des politiques publiques en contexte numérique (axe 3)  

Nous menons des projets de recherche fondamentale, partenariale et multidisciplinaire

Soutenir les projets de recherche des jeunes chercheur·ses

Nous proposons des stages, des bourses et des opportunités de diffusion des résultats de recherche (publications, colloques, etc.)

Mobiliser les milieux de pratique et le grand public

Nous encourageons le partage d’expertises et de connaissances afin d’outiller les milieux preneurs

Nous facilitons l’apprentissage participatif et la co-construction des connaissances par le biais d’ateliers, de colloques et d’autres activités (tables de concertation, balados, etc.)

Informer les décideur·ses et les membres de la société civile en matière d’aménagement linguistique et de promotion de la diversité culturelle en contexte de numériphose et d’accélération des technologies d’IA

Nous publions des livres blancs et guides des meilleures pratiques, et nous participons à des commissions parlementaires

Nous développons des outils de mobilisation (balados, résumés de recherche, articles courts) et la participation des citoyen·nes (expositions grand public)


Axes

Les activités de la Chaire IANF visent à co-créer et à mobiliser des connaissances sur une variété de sujets liés à l’intelligence artificielle et au numérique en contexte francophone. Ses activités sont regroupées en 3 axes de recherche.

Axe 1 : Écosystème techno-scientifique de l’IA d’ici

Le succès récent de l’industrie de l’IA est dû, en partie, à plusieurs avancées cruciales réalisées par la communauté de chercheur·ses canadienne et québécoise, fruit de décennies de soutien gouvernemental et institutionnel à la recherche et à l’innovation en IA. ​

Aujourd’hui, des centaines de millions de dollars sont injectés dans des projets et accélérateurs d’innovation comme Forum IA Québec (rattaché au Conseil de l’innovation du Québec) et la grappe industrielle Scale AI. Montréal est même reconnue comme un pôle mondial de développement de l’IA. Ce développement est toutefois de plus en plus dominé par les préoccupations de l’État et de l’industrie. ​

L’axe de recherche Écosystème techno-scientifique de l’IA d’ici s’intéresse à trois grandes facettes de cette réalité changeante :​

I. Dynamiques de l’écosystème d’innovation en IA au Québec. Quelles sont les dynamiques qui opèrent au sein de ce réseau ? Quelles sont les attentes en termes de leviers de développement économique et social pour le Québec ? Quelles sont les attentes des experts et chercheurs en laboratoire ?​

II. Questions relatives à la qualité des bases de données. Quelles sont les perceptions de la communauté de chercheur·ses quant aux enjeux de la qualité des bases de données d’entraînement – surtout les plus petites comme celles en français au Québec ?​

III. Mobilisation des connaissances et participation des citoyens. Comment les connaissances sur l’IA peuvent-elles être mobilisées et partagées au-delà des cercles d’initiés et d’expert·es ? Une des orientations prioritaires de la Chaire est de favoriser la littératie et la participation citoyenne autour de la construction et le déploiement de l’IA et du numérique au Québec et dans la francophonie.​

Axe 2 : Enjeux socio-culturels : entre plateformisation et découvrabilité des contenus francophones

La montée en puissance de l’IA générative a profondément marqué l’imaginaire collectif. De la création musicale du faux duo entre Drake et The Weeknd, devenu viral, aux grèves des scénaristes et des acteur·trices d’Hollywood craignant de se faire remplacer par l’IA, nombreux sont les signaux d’alerte qui révèlent que l’automatisation des capacités créatives et expressives est déjà en cours.

Ces changements rapides posent plusieurs défis et préoccupations. Notamment, cette nouvelle phase de développement technologique joue un rôle déterminant dans les dynamiques d’acculturation linguistique et de production culturelle.

L’axe de recherche Enjeux socio-culturels : entre plateformisation et découvrabilité des contenus francophones entend étudier ces bouleversements sur trois plans :

I. Production. Les grandes plateformes trouvent une nouvelle centralité dans la chaîne de valeur des industries créatives. Compte tenu de la faible utilisation de données structurées en français, quels sont les impacts et les défis pour les artistes et créateur·trices francophones lorsqu’ils intègrent l’IA dans leur travail ? De quel type d’apprentissages nouveaux, d’expérimentations d’outils et de droit les travailleurs-créateurs auront-ils besoin ?

II. Distribution. L’IA générative vient également redoubler les enjeux au cœur d’un débat toujours en cours : celui de la découvrabilité des contenus culturels. Il s’agit encore et toujours de « faire voir » ce qui est créé, c’est-à-dire parfaire et adapter les stratégies de visibilisation et de promotion de la diversité. Une telle stratégie implique des tâches à la fois techniques – quant aux outils de référencement et aux métadonnées notamment -, mais aussi de politiques publiques via les réglementations et programmes évolutifs et anticipatifs.

III. Consommation. Les besoins de connaissances de nos partenaires et des acteurs publics pointent en direction d’une compréhension plus fine de ce qui motive les pratiques d’écoute, de visionnement, de recherche et de partage des contenus culturels et informationnels en langue française.

Axe 3 : Gouvernance, réglementation et devenir des politiques publiques

L’industrie et les gouvernements ont de plus en plus tendance à considérer l’IA comme quelque chose de révolutionnaire. Cependant, ces utilisations de l’IA posent de nombreux risques et ont un impact sur les normes de ce qui constitue une « bonne gouvernance ».

Plusieurs initiatives réglementaires à travers le monde, y compris dans l’UE, aux États-Unis et par le gouvernement fédéral du Canada, ont et auront une influence certaine au Québec. Comment le Québec peut-il naviguer ces influences et aborder la réglementation de l’IA avec une réflexion sur le fait français et la nécessité d’inclure la diversité culturelle et linguistique ?

L’axe de recherche Gouvernance, réglementation et devenir des politiques publiques explore ces questions sous deux angles complémentaires :

I. La citoyenneté numérique touche aux services numériques rendus à la population et aux processus d’automatisation de certaines prestations du gouvernement (l’accès à la justice, par exemple). Quels sont les défis auxquels le Québec est confronté en matière d’inclusion numérique à l’ère de l’IA ? Et quelles répercussions la transformation numérique de l’espace public a-t-elle sur le statut du français comme langue d’usage public ?

II. La souveraineté numérique. Le Québec a déjà annoncé plusieurs stratégies pour la transformation numérique gouvernementale et culturelle. Cependant, la question de la souveraineté numérique se pose dans un contexte d’emprise des géants du Web et des plateformes ou fournisseurs d’IA nord-américains. L’autonomie et la capacité d’action de l’État y est notamment en jeu. À ce titre, nous privilégierons, avec les partenaires ici, en France et ailleurs, la mise en place et le partage de meilleures pratiques entre les acteurs publics et privés pour valoriser les solutions porteuses pouvant contribuer à inverser la tendance du déclin de l’usage du français dans l’environnement numérique.


Soutien

Étudiant·es et chercheur·ses en début de carrière

La Chaire regroupe des étudiant·es de maîtrise et de doctorat, ainsi que des postdoctorant·es de cinq universités : l’INRS, l’Université Laval, l’ÉTS, l’UQAM et l’Université Concordia. Ceux-ci seront encadré.es par des chercheur·ses ayant une vaste expérience en recherche, en formation et en mobilisation. L’ensemble des étudiant·es formé·es par les professeurs de la Chaire y gagnent des compétences recherchées autant dans les milieux académiques que dans les milieux de pratique et de la société civile.

Dans le but de former la prochaine génération de chercheur·ses, nous offrons des stages, des bourses, et des opportunités de dissémination de résultats de recherche. Pour plus d’information, veuillez contacter la coordonnatrice à l’adresse suivante : Deschatelets.Laurianne@inrs.ca  

Organismes, développeurs et membres de la société civile

La Chaire vise également à soutenir les organismes et les travailleurs culturels québécois en facilitant des ateliers de co-construction et des tables de concertation multisectorielle contribuant à la compréhension des mécanismes de l’IA pour le grand public et les milieux preneurs.

De plus, la Chaire propose des occasions de dialogue entre les développeur·ses d’IA, les décideur·ses publics et les expert·es québécois·es, afin d’appuyer des projets favorisant l’intégration des spécificités de la langue française et la réalité sociolinguistique québécoise dans l’exploitation des données.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter fréquemment la page «Bulletins» pour des détails et des mises à jour sur ces activités et opportunités.  


Rapports d’activités


Bulletins

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